Nouveaux espaces d'apprentissage

Guillaume Perocheau, enseignant-chercheur à l'ISEN de Toulon (Institut Supérieur d'Electronique et de Numérique)

Les espaces d'apprentissage traditionnels (amphis, salles de classes, bibliothèques) ont été conçus dans le paradigme de  la "transmission des connaissances". Ils mettent en scène un processus d'apprentissage dans lequel l'apprenant à la périphérie vient à la rencontre des sources de connaissance explicites et centralisées (l'estrade de l'enseignant, le rayonnage du livre, le tableau noir ou blanc). Pourtant, dans la société de l'information, l'accès à la connaissance explicite est devenu universel, et les natifs du digital qui fréquentent désormais l'enseignement supérieur ont des usages très avancés des ressources digitales. Nos lieux d'apprentissage doivent donc évoluer afin de sortir du paradigme de la transmission devenu trop limitatif. Or, depuis 20 ans, nous savons aussi que l'apprentissage est un processus social, situé, et distribué (Lave et Wenger, Suchman, Orlikowski, etc.). Nous savons donc qu'il est aussi une pratique collective, qui s'encastre dans un environnement social et physique, et qui s'appuie sur des connaissances tacites et la manipulation des ressources de l'environnement. De nouveaux espaces d'apprentissage doivent donc être conçus afin de faciliter ces activités collectives d'apprentissage. Ces espaces sont plus versatiles, plus ouverts, plus démocratiques, et ils sont équipés avec des ressources servant d'appui aux processus d'apprentissage. Nous proposons de décrire les caractéristiques de ces espaces en revenant sur la mise en place depuis 18 mois à l'ISEN Toulon de plusieurs espaces de ce type : le FabLab et l'ICILab.