Agustina DESALVO est post-doctorante en Sciences Sociales à la Facultad Latinoamericana de Ciencias Sociales (FLACSO) en Argentine. Elle sera au LEST jusqu’en octobre 2016 dans le cadre d’une bourse CONICET.
Elle s’intéresse particulièrement aux « conditions de travail et d´embauche des travailleurs migrants maghrébins dans la production de fruits et légumes des Bouches-du-Rhone » :
La force de travail employée temporairement dans l’agriculture provient très souvent d’autres régions du pays ou même d’autres pays. Ces régions ou ces pays, dont l’économie est moins favorable, constituent des réservoirs de main d’œuvre. Cette population, surnommée « infanterie légère du capital », est la portion de la classe ouvrière qui, faute d’emploi dans son lieu d’origine, migre vers d’autres régions ou pays pour vendre sa force de travail lors des semis ou des récoltes. L’infanterie légère du capital fait partie de la « surpopulation relative ». Dans l’agriculture, ce secteur de la classe ouvrière est recruté en général à travers des entreprises de travail intérimaire, qui proposent des conditions de travail extrêmement précaires : des bas salaires, du travail au forfait, sans assurance maladie et sans cotisations, de longues journées de travail, sans équipement et infrastructure appropriés à la tâche.
Dans sa thèse de doctorat, elle a analysé la précarité des conditions de travail et d’embauche des travailleurs qui migrent de la province argentine de Santiago del Estero vers la région centrale, où les grandes sociétés productrices de semences les embauchent pour effectuer l’écimage du maïs. Cette activité, qui demande une grande quantité de main d’œuvre, est essentielle pour produire des semences hybrides utilisées pour obtenir des variétés de maïs améliorées.
Son intérêt au LEST est de continuer la même ligne de recherche pour analyser la migration des maghrébins vers la France (notamment, vers les Bouches-du-Rhône), destinés à l’agriculture intensive de fruits et légumes.