Portrait chercheur invité au LEST : Efrén Sandoval Hernández

Efrén Sandoval Hernández est chercheur en anthropologie sociale au CIESAS (Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropología Social – Unidad Noreste, Mexique) et attaché au SNI (Sistema Nacional de Investigadores – Niveau 1). En résidence à l’IMéRA du 12 septembre 2016 au 14 juillet 2017, il participera aux activités du LEST, notamment au travers du séminaire Migration & Travail du 11 octobre.

Ses travaux au LEST

Circulations globales et commercialisation locale des fripes. Une comparaison entre la frontière mexico-étasunienne et la région méditerranéenne.

L’antécédent de ce projet est une recherche sur l’économie de la fayuca qui met en lien la production de marchandises asiatiques, leur consommation et circulation aux États-Unis, leur contrebande à la frontière mexicaine, et leur commerce informel au Mexique. Cette économie de la fayuca, tout comme la commerce de fripes, sont une manifestation du phénomène de la mondialisation par le bas. C’est pourquoi que je propose d’analyser le commerce de fripes dans la région méditerranéenne au regard de mon expérience de recherche au Mexique.

Selon Friedman (2006) la reproduction des structures locales est une question supra locale, de telle sorte que pour comprendre les cycles de production-consommation et de consommation-production liés à l’ordre global, il faut prendre en compte les conditions de reproduction de la vie et le fonctionnement des mondes sociaux au niveau local. C’est dans ce cadre d’analyse que ce projet s’occupe du commerce de fripes, une activité commerciale qui permet d’analyser la profondeur des liens entre localité et globalité, et de mettre en relation les processus internationaux et la vie des personnes au niveau local.

Les questions soulevées par ce projet sont :

  • Comment s’organise le commerce de fripes dans la région méditerranéenne ?
  • Comment est-il lié aux flux mondiaux de fripes ?
  • Quels sont les rapports sociaux au niveau local qui expliquent la consommation de fripes ?
  • Quels sont les processus de travail de l’économie de fripes dans la Méditerranée ?
  • Quelles fonctions jouent les frontières dans le système commercial de fripes ?
  • Quelles continuités et différences y a-t-il entre le commerce de fripes dans la Méditerranée et à la frontière entre le Mexique et les États-Unis ?

Ce projet propose l’organisation d’un séminaire interdisciplinaire et régional, et des séjours de terrain pour réaliser des observations et développer des études de cas.

L’objectif du séminaire sera de mettre en relation le commerce de fripes avec la « mondialisation par le bas » à partir d’une révision des études conduites depuis différentes disciplines sur ce sujet au niveau régional. Le caractère régional et interdisciplinaire de ce séminaire permettra de mieux comprendre différents aspects de cette forme de mondialisation.

Des séjours de terrain seront réalisés en France, au Maroc, en Tunisie et en Italie.

En France, on visitera le réseau commercial Guerrisol à Paris ; le marché aux puces et le marché La Plaine à Marseille ; au Maroc le marché de Derb Ghalef à Casablanca, le marché de Bab El Had à Rabat Medina et celui de Bab Khemis à Marrakech. Des visites en Italie et en Tunisie sont également prévues. Grâce à un précédent séjour de terrain à Rabat, j’ai connaissance de l’existence d’une connexion franco-marocaine dans le commerce de fripes. Par ailleurs, des informations journalistiques confirment que dans les dernières années le commerce de fripes s’est multiplié en Tunisie et provient d’Italie.

À la fin de ce projet, les produits seront les suivants :
   a) La coordination d’un numéro de revue scientifique dont la thématique sera le commerce de fripes depuis une perspective régionale, comparative et interdisciplinaire,
   b) L’écriture d’un article comparatif entre le commerce de fripes dans la région méditerranéenne et à la frontière entre le Mexique et les États-Unis,
   c) L’invitation aux chercheurs d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Amérique du nord de former un réseau mondial d’études interdisciplinaires sur la globalisation populaire.


Consulter la présentation d’Efrén Sandoval sur le site de l’IMéRA