Marchés et 0rganisations n°31 est paru

Nadine Richez-Battesti, économiste AMU - LEST, co-dirige avec Pascal Glémain le n°31 de Marchés et 0rganisations : « Economie sociale et Social Business ? Au défi d’entreprendre et de se financer », publié aux éditions L'Harmattan.

Direction d'ouvrage Lundi 15 janvier 2018

Direction

Dans Marchés et 0rganisations
Édition L'Harmattan

Marchés et 0rganisations, n°31, 2018, sous la direction de Pascal Glémain et Nadine Richez-Battesti.

On a assisté au cours des vingt dernières années à une inflation du qualificatif social ou solidaire pour qualifier l’entreprise, l’économie ou la responsabilité…, brouillant souvent la représentation de ce que l’on appelle en France (depuis les années 2000 et formalisé par la loi du 31 juillet 20124) l’économie sociale et solidaire (ESS). Ainsi l’entreprise sociale, le Social Business, la Responsabilité sociale des entreprises, l’Economie solidaire sont autant d’expressions qui prêtent à confusion. Pourtant ces « nouveaux » vocables recouvrent des réalités qu’il importe de comprendre et qui affectent l’ESS tant du point de vue de nouveaux dispositifs et organisations qu’elle promeut (Coopératives d’activités et d’emplois, finance solidaire, innovation sociale …), que des modèles économiques qui la sous-tendent (course à la taille, contrat à impact social).

Ce numéro aborde conjointement le renouveau des modes d’entreprendre et des modes de financement affectant directement ou indirectement l’ESS. Il montre que le débat sur l’entreprise sociale n’est pas nouveau, mais qu’il prend une dimension plus radicale et plus polarisée avec les débats contemporains sur l’entreprise, sur les modes renouvelés de production et de gouvernance de biens et services sociaux en lieu et place des acteurs publics, et sur la diffusion de normes managériales issues du secteur privé lucratif. A l’hybridation des principes de l’échange mobilisant le marché, l’Etat et la réciprocité, on voit opposer la capacité régulatoire des entreprises et du marché. En dépit de l’affirmation de la finalité sociale, on observe la prédominance de l’économique au détriment d’une régulation conjointe au sein de laquelle les débats sur les choix politiques et sociaux sont essentiels. Sont ainsi illustrées des dérives potentielles du nord au sud avec la marchandisation du social, mais aussi a contrario l’ancrage territorial des dynamiques en cours (mais pour combien de temps ?), la fragilité d’une partie des innovations sociales entrepreneuriales et le renouveau des outils de financement (fonds de dotation, finance participative…) et leurs enjeux.

On le voit, dans un contexte d’incertitude radicale, l’ESS comme l’entreprise sociale n’échappe pas aux ambiguïtés des régulations émergentes et aux transformations massives de leur écosystème, des entreprises qui les animent et des modèles financiers qui les soutiennent.

- L’ouvrage sur le site de l’éditeur

  • Special issue
    Pascal Glemain, Nadine Richez-Battesti. Économie sociale et Social Business ? Au défi d’entreprendre et se financer / sous la direction de Pascal Glémain et Nadine Richez-Battesti. Marché et Organisations, 31, pp.223, 2018, 978-2-343-13940-1
    1 janvier 2018 - [hal-01891874]

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