Mustapha El Miri, Sociologue AMU au LEST, publie "Devenir « noir » sur les routes migratoiresRacialisation des migrants subsahariens et racisme global" dans le volume 50, numéro 2 "Sociologies de la race et racisme" de la revue "Sociologie et Sociétés" éditée aux Presses de l’Université de Montréal.
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Édition PUM
Les « Subsahariens » qui ont franchi les frontières géographiques pour arriver au Maroc avant d’entreprendre un passage vers l’Europe découvrent qu’ils sont porteurs d’une frontière tout aussi difficile à franchir. Ces personnes deviennent « noires » sur les routes migratoires et font l’expérience du racisme. Elles essaient, tant bien que mal, de s’adapter à ce qui est un obstacle supplémentaire, et non des moindres, sur leur parcours : elles se découvrent les représentantes d’une altérité radicale inscrite dans leur corps. Leur expérience nous montre que le racisme est multiforme. Il convoque les idéologies esclavagistes, coloniales, suprémacistes et les articule avec une image contemporaine de l’Africain noir débarquant sur les plages espagnoles, italiennes, grecques, en provenance des côtes libyennes, marocaines, ou tunisiennes. À l’intersection de la figure coloniale et esclavagiste du Noir et des migrants africains actuels, les « Subsahariens » subissent une double altérisation : raciale et sociale.
DOI : 10.7202/1066815ar