Luc Sigalo Santos, Politiste au LEST et maître de conférence à AMU, signe un article intitulé "Activer les artistes. L’État social aux prises avec des allocataires du RSA diplômés" paru dans la revue Gouvernement et action publique 09-2 éditée aux Presses de Science Po
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Édition Presses de Sciences Po
Si la création du RSA en 2008 a renforcé l’exigence de contreparties aux aides sociales, certains usagers de l’État social sont depuis longtemps exposés à une norme d’activation. C’est le cas des artistes, qui font l’objet d’une prise en charge différenciée à Paris depuis la création du RMI en 1988. L’enquête ethnographique conduite sur un dispositif d’insertion qui les cible montre que, si l’action publique s’adapte à cette catégorie d’usagers, c’est pour mieux adapter en retour leurs comportements. Les artistes sont en effet réputés réticents à la norme d’activation du fait de leurs projets et profils atypiques. Cette norme apparaît d’abord comme un mot d’ordre, relayé par des élus et cadres locaux pour satisfaire à l’exigence standardisée de retour à l’emploi. Mais, dans les faits, elle consiste surtout en un ajustement entre agents de terrain et usagers, incarné dans des incitations négociées à apprendre à se vendre et à accepter des emplois alimentaires.
DOI : 10.3917/gap.202.0065