Mustapha Ziroili a soutenu sa thèse avec succès

Bravo !
Ce jeudi 8 décembre Mustapha Ziroili a brillamment soutenu sa thèse en économie "Marché du travail, Informalité, Dynamique de la Segmentation et Effets du Salaire Minimum : Propositions d'approches microéconométriques de tests pour le cas du Maroc", sous la direction d'Eric Verdier (LEST, CNRS) & co-dirigée par Said Hanchane (Université Mohamed VI Polytechnique, Ben Guérir, Maroc).
L'équipe du LEST lui adresse ses plus chaleureuses félicitations !

Mustapha Ziroili

Docteur - Aix-Marseille Université
Économie
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ED372 Sciences économiques et de gestion

Marché du travail, Informalité, Dynamique de la Segmentation et Effets du Salaire Minimum : Propositions d'approches microéconométriques de tests pour le cas du Maroc

par Mustapha Ziroili

Sous la direction de Eric Verdier LEST - CNRS

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Soutenue 

Résumé

L'économie informelle joue un rôle important dans la création d'emplois et la formation des revenus dans de nombreux pays, en particulier dans les pays en développement et en transition. L’analyse des marchés du travail dans les pays en voie de développement ne peut donc faire l’impasse sur l’informalité de l’emploi. Cette thèse essaye de comprendre la structure et la dynamique du marché du travail marocain caractérisé par la prépondérance de l’emploi informel. Pour atteindre cet objectif, elle s’est efforcée de répondre à plusieurs questions : quelle est la place de l’informalité dans le marché du travail au Maroc ? Dans quelle mesure ce marché est-il segmenté ? Quelles sont les formes de mobilité qui y prévalent et y a-t-il une dépendance d’état vis-à-vis l’informalité ? Quel rôle jouent les institutions du marché du travail et notamment le salaire minimum dans la régulation de ce marché ?
Pour répondre à ces questions, la thèse est structurée autour de quatre chapitres. Le premier, introductif, rappelle les définitions et mesures de l’informalité, analyse la place de cette dernière dans l’économie d’un pays en voie de développement avant de présenter des illustrations témoignant de l’hétérogénéité du marché du travail marocain.
Sur la base des travaux pionniers de Fields, le deuxième chapitre teste l’hypothèse de la segmentation du marché du travail marocain en recourant à deux approches de nature microéconométrique : la première utilise des modèles logit emboités qui, en relâchant l’hypothèse d’indépendance des alternatives et à l’aide du test de Vuong, a permis d’identifier les structurations du marché du travail les plus adaptées au cas marocain ; la deuxième a consisté à estimer un modèle semi-paramétrique (modèle à mélange fini) avec prise en compte du bais de sélection. Dans les deux cas, les résultats confirment l’hypothèse de la segmentation du marché du travail marocain sur fond d’informalité de l’emploi.
Le troisième chapitre analyse la mobilité entre différents états sur le marché du travail et teste la dépendance d’état à l’égard de l’emploi informel. Fondés sur l’estimation d’un modèle probit dynamique à effet aléatoire, les résultats attestent d’une nette dépendance d’état vis-à-vis l’emploi informel.
Le dernier chapitre analyse les impacts du salaire minimum sur les salaires, les durées de travail et sur la transition d’un emploi informel vers un emploi formel. En utilisant des méthodes de double différence et un modèle probit avec covariables endogènes continues, il montre qu’une revalorisation du salaire minimum de 5% a engendré une augmentation de l’ensemble des bas-salaires de près de 21%, avec un impact plus important pour les salariés informels (+ 33,6%) que pour les salariés formels (+ 14,5%). Ces résultats sont en phase avec ceux qui ont pu être mesurés dans nombre de pays en développement.

 


Mots-clés
Emploi informel, marché du travail, segmentation, mobilité, salaire minimum