Nadine Richez Battesti (LEST, AMU) codirige, avec Éric Bidet (GAINS/ARGUMans, Le Mans Université), le dossier thématique de la revue Éducation Permanente 2022/4, n. 233 intitulé "Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire".
Ensemble, Nadine & Eric signent l'éditorial du dossier (disponible en lecture sur CAIRN), ainsi que l'article "L’économie sociale et solidaire en débat : quand action rime avec formation".
Avec Julien Maisonnasse (LEST, AMU), Nadine décrypte aussi le dispositif local d’accompagnement, dans l'article "DLA : quand l’accompagnement prend une dimension formative".
Nadine a récemment été récompensée par Marlène Schiappa en tant que Femme de l'ESS 2023 🏆 🏆
Auteur
Éric Bidet, Nadine Richez-Battesti (dir. par), Dossier : Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire, Éducation Permanente 2022/4 (N° 233), 164 pages.
Résumé
Dès le XIX° siècle, les mouvements de l’ESS ont affirmé l’importance de l’éducation et la formation pour l’émancipation de leurs membres et plus largement des classes populaires de la société. Robert Owen fut l’un des premiers au tout début du 19ème siècle à souligner les vertus d’un système d’éducation publique pour tous ; les Pionniers de Rochdale ont inscrit en 1848 dans leurs principes fondateurs l’objectif d’éduquer leurs sociétaires et leurs familles ; l’éducation, la formation et l’information figurent parmi les principes que l’ACI a choisi de mettre en avant lors de sa création en 1895 et « qui guident les coopératives dans l’application de leurs valeurs ». La formation est donc au coeur des pratiques et des principes de l’ESS. Pourtant, les dynamiques formatives inhérentes à l’ESS restent sous estimées et largement méconnues. Citons, à titre d’exemple, la faible identification des processus de formation déployés par les associations à l’occasion des emplois aidés dès le milieu des années 1980. Ceux-ci ont davantage été considérés comme des mesures d’aides au secteur associatif, contribuant à la réduction des chiffres du chômage que comme des moyens de renforcer l’employabilité des personnes concernées. Par ailleurs, s’est développée l’idée que la formation puisse être un outil au service d’une certaine forme de normalisation, un vecteur d’isomorphisme au service de stratégies basées parfois sur des outils conçus pour des entreprises dans lesquelles l’engagement bénévole n’existe pas et l’objectif de profitabilité est surdéterminant. Que l’on s’intéresse aux formations diplômantes « classiques » qui se sont largement développées ces dernières années, aux dispositifs de validation des acquis de l’expérience dans le cadre de parcours coconstruits, à la formation des bénévoles ou encore aux processus de formation déployés par les associations à l’occasion des emplois aidés, les initiatives et pratiques de l’ESS illustrent la diversité des voies d’accès à la montée en compétence et l’importance accordée à l’articulation entre dynamiques individuelles et organisationnelles. Au-delà des obligations légales et de dispositifs soutenus par les pouvoirs publics, ces différentes dynamiques enchevêtrées illustrent un engagement volontariste des acteurs du champ autour de la formation, conçue comme un investissement nécessaire pour soutenir la qualité du travail, un outil au service de l’émancipation de celles et ceux qui travaillent, y compris bénévolement, et un moyen d’adapter et d’améliorer de façon permanente le service rendu. Ce sont ces dynamiques que nousillustrons dans ce numéro de revue.
Mots-clé
ESS, coopération, formation, émancipation
Retrouvez l'ouvrage sur le site de l'éditeur, proposé par CAIRN et sur HAL.
Nadine Richez-Battesti
COT - Changements, Organisations, Transitions RINOREP - RIsques, Normes, Relations Professionnelles Maîtresse de Conférences - Aix-Marseille Université- Conseillère de laboratoire