Thèse de Fanny Argoud

ED372 Sciences économiques et de gestion

L’entreprise classique dans les territoires : face aux limites planétaires, quels renoncements ?

par Fanny Argoud

Sous la direction de Claude Paraponaris LEST - amU

En cours  -

Résumé

Les limites physiques de la planète et l’ère géologique dans laquelle nous sommes rentrés, qualifiée d’Anthropocène, ramènent l’objet qu’est l’entreprise dans une forme de matérialité qu’elle avait progressivement quittée, du fait de l’éclatement des chaînes de valeur, de l’accès à l’énergie à bas coût, de la financiarisation ou encore de la digitalisation de l’économie. Les manifestations de l’Anthropocène, qui ont la particularité d’être des événements mondiaux mais de s’incarner de façon très concrète dans les territoires, viennent contraindre les activités économiques et appellent à un nouveau projet de société, plus respectueux des limites planétaires, conservant l’habitabilité de la planète et une qualité de vie décente pour tous. Dans ce contexte, certaines entreprises visent une soutenabilité forte et voient le territoire, non plus comme un environnement concurrentiel auquel il faudrait s’adapter mais comme un espace de coopération avec d’autres acteurs faisant face collectivement à une situation complexe. Qu’il s’agisse de coopération avec des acteurs externes hétérogènes (collectivités territoriales, ONG, experts, concurrents) ou de dialogue en interne (salariés, actionnaires), certaines organisations se trouvent ainsi parties prenantes d’une communauté d’enquête qui peut mener à une transformation profonde de leur gouvernance et de leur modèle d'affaires. Cette transformation appelle parfois à une forme de renoncement à ce qui habituellement, dans l’économie classique ou dans la théorie des organisations, est attendu d’une entreprise. Ceci vient questionner sa raison d’être, son rôle politique et sa responsabilité territoriale. À travers un processus d’enquête, nous interrogeons les dynamiques individuelles et collectives qui peuvent mener aux différentes formes de renoncements en faveur d’une soutenabilité forte, les outils mobilisés pour le cadrer et le discuter et la mise en oeuvre opérationnelle dans l’organisation et le territoire.