¿Se está trivializando el trabajo nocturno?

Dans Las cosas de la noche : Una mirada diferente. México : Centro de estudios mexicanos y centroamericanos, 2016, dirigé par Aurore Monod Becquelin et Jaques Galinier

En France, le travail de nuit se développe dans le cadre d'une tendance plus large à la flexibilisation des horaires de travail (Bouffartigue et Bouteiller, 2012). Or, le travail de nuit est une modalité radicale des heures dites " a-typiques " en français - " a-sociales " en anglais, et " a-normales " en espagnol -, compte tenu de leur absence de synchronisation avec les rythmes de vie considérés comme socialement " normaux ". Le développement du travail de nuit signifie-t-il qu'il se banalise ? Loin de là : ce type de travail est loin d'être généralisé et sa fréquence varie sensiblement selon le sexe et le milieu socioprofessionnel. Les femmes et les professions qualifiées restent nettement moins touchées que les hommes et les emplois peu qualifiés. En effet, étant donné que les normes physiologiques et sociales qui généralisent le travail de nuit sont loin d'avoir disparu, leur adoption, qu'elle soit durable ou même temporaire, a encore beaucoup de sens, voire énormément de sens ; et c'est ce que nous souhaitons montrer, notamment à travers un contre-exemple : celui de certaines femmes, infirmières ou aides-soignantes, qui valorisent pourtant le travail de nuit. Ainsi, les conditions qui rendent ce "choix" relativement attractif et positif offrent un miroir inverse des cas les plus courants, dans lesquels ce travail est effectué sous forte contrainte.

- L'article sur le site d'Open Editions Book