Transversalité
in Dictionnaire des politiques publiques (2019)
Auteur
Édition Presses de Sciences Po
Anne-Cécile Douillet, Vincent Lebrou et Luc Sigalo Santos
La notion de « transversalité » s’applique à des dispositifs et des politiques réputés dépasser l’organisation historique de l’action publique par domaines d’intervention spécialisés. À l’instar d’autres notions telles que le « néo-régionalisme » (Lovering, 1999) ou la « gouvernance » (de Lassalle et Georgakakis, 2008), la transversalité appartient à un double espace, politico-administratif et scientifique : promue d’une part comme le principe d’une action publique plus efficace, elle a, d’autre part, été appropriée par des chercheur·e·s selon différentes logiques analytiques.
La promotion de politiques plus « transversales » apparaît au fondement de divers dispositifs d’action publique. La transversalité est alors généralement justifiée par la nécessité de mieux articuler entre eux les domaines d’action publique (la transversalité comme inter-sectorialité), mais aussi par le souci de promouvoir largement un (nouvel) enjeu en l’incorporant dans l’ensemble des domaines d’action publique (la transversalité comme trans-sectorialité).
La première logique, celle de l’intersectorialité, est très présente dans les dispositifs territorialisés mis en place à partir des années 1980 en France, qu’il s’agisse de la politique de la ville (de Maillard, 2004) ou des contrats de développement local qui fleurissent dans les années 1990 (Douillet, 2005). Cette approche localisée de l’action publique vise à traiter conjointement un ensemble d’enjeux (logement, insertion, emploi, culture, etc…