EDESCO
Le projet Edesco interrogeait, dans une perspective comparative internationale les rapports entre éducation et cohésion sociale. Bien que conceptuellement très floue, la notion de cohésion sociale devient une préoccupation forte des politiques publiques. Les systèmes d’éducation et de formation sont dès lors interrogés sur leur éventuelle contribution, d’autant que se développe la scolarisation au niveau post-obligatoire et supérieur. Menés dans une perspective pluridisciplinaire, les travaux se sont appuyés sur les grandes bases de données internationales (PISA, OCDE, Eurostat, World Value Survey) ainsi que sur des approches plus qualitatives, notamment sur les curriculums. Ils ont porté sur l’essentiel des pays de l’OCDE et/ou sur les pays de l’UE. Dans la mesure du possible, ils ont traité non seulement de l’école obligatoire, mais aussi des caractéristiques de la scolarisation au niveau secondaire et supérieur, ainsi que de la formation continue, dans la perspective du « Life Long Learning ».
Les résultats portent sur plusieurs dimensions de ces relations école/cohésion.
Une connaissance élargie des régimes de Life Long Learning : analyse et approfondissement des styles éducatifs (y incluant étude des curriculums, de l’éducation civique) et de leurs effets sur la « cohésion scolaire » ; caractérisation des régimes de Life Long Learning, des articulations entre les différents niveaux d’études.
Une contribution aux débats conceptuels sur la cohésion sociale, mettant en cause les approches parfois « extensives » qui mêlent causes et effets.
La confirmation de la relative faiblesse des liens directs entre éducation et indicateurs de cohésion.
La mise en évidence de l’importance des médiations par le marché du travail. Ce sont les formes des relations entre diplômes et positions sociales et d’emploi qui l’emportent. « L’emprise du diplôme » permet alors de mettre en évidence des effets sur la cohésion sociale, qui ne sont pas en phase avec les principales représentations des systèmes éducatifs et de formation. Les systèmes méritocratiques ne sont pas les plus performants. Les systèmes fortement professionnalisés et à sélection précoce semblent compenser cela par l’homogénéité de la formation professionnelle et ses effets sur le marché du travail. Il en va de même pour la perspective d’une « deuxième chance » par la formation continue.
Dubet, Duru-Bellat et Vérétoux ont publié chez Seuil en 2010 un ouvrage de synthèse sur leur contribution (les Sociétés et leur Ecole). Un ouvrage collectif à paraître en 2012 chez Palgrave intégrera les travaux menés par l’équipe française du projet Edesco à ceux menés en coordination par les collègues anglais du LLAKES (Université de Londres).