Quand l’entreprise est politique : les coopératives comme actrices de la régulation méso?

Séminaire Permanent Territoires, Régulations, Expérimentations et Coopérations

Lundi 15 janvier 2024
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LEST, Salle 1

Francesca Petrella, Nadine Richez-Battesti

Animation Mathilde Gouteux, Karine Guiderdoni-Jourdain, Julien Maisonnasse

Cette session du séminaire TREC présentera les travaux du dossier de la Revue de la Régulation n°34 (Approches mésoéconomiques des coopératives : quelles régulations socioéconomiques ?) coordonné par Nadine Richez-Battesti et Thomas Lamarche.

 

Nous aurons le plaisir de recevoir cinq auteur·ices de ce dossier, qui s’attachent à penser les coopératives comme alternatives au sein du régime capitaliste, à visibiliser les formes qu’elles prennent et questionner leur viabilité et leur capacité à s’étendre.

 

 

La séance se déclinera en 4 courtes présentations et en temps de discussion:

-Introduction au numéro et présentation de Produire est politique : les coopératives, leviers de transformation, par Thomas Lamarche (Université Paris Cité) et Nadine Richez Battesti (LEST, AMU) ;

-Présentation d’Entre matrice territoriale et enjeux sectoriels, une approche sociohistorique du travail politique des coopératives de production en Pays basque, par Xabier Itçaina (CNRS, CNE) ;

-Présentation de l’analyse critique La convention d’identité coopérative : création de compromis sectoriels et territoriaux, par Francesca Petrella (LEST, AMU) ;

-Présentation de Coopératives de production : quelle spécificité du rapport social d’activités coopératif à l’aune du rapport salarial ?, par Delphine Vallade (Université Paul Valéry - Montpellier III).

 

Le séminaire aura lieu en Salle 1 du LEST, et il sera possible de suivre le séminaire à distance via ce lien (ID de réunion: 882 3311 6893 ; Code secret: 674546).

 

Introduction au dossier de la Revue de la Régulation:

Les coopératives, et plus largement l’ESS, constituent un champ de pratiques qui est resté relativement en marge de l’analyse économique, malgré d’actifs espaces d’échanges académiques et extra-académiques. Il s’agit ici de dépasser les seules monographies pour les inscrire dans un cadre théorique prenant en considération tout autant les contextes que la diversité des pratiques et des formes de coordination. Il importe ainsi de saisir les dynamiques productives propres aux coopératives, qu’elles concernent les ancrages sectoriels ou territoriaux, les formes organisationnelles et leurs effets sur le rapport salarial ou encore l’articulation entre la nature de la propriété, le mode de gouvernance et les choix stratégiques de ces organisations démocratiques (participatives ?). Ces dynamiques productives s’accompagnent du renouveau de formes et dispositifs de consommation qui participent à de nouvelles articulations organisationnelles, en interne comme en externe. Là encore la variété des articulations entre production et consommation, les dispositifs de circulation des biens et services, sont autant de spécificités portées par les coopératives. Ces articulations diversifiées donnent à voir des modèles socio-economiques et socio-politiques de l’entreprise dont certains pourraient venir éclairer et nourrir les transitions en cours et nourrir un imaginaire instituant. Les formes d’entreprises coopératives paraissent être, de ces différents points de vue, un objet heuristique particulier, plus travaillé dans la littérature que les autres structures de l’ESS, probablement parce qu’il qu’elles procèdent d’abord de l’activité économique/productive. Dans cette perspective, l’analyse en termes d’espaces méso permet de réfléchir « d’une part, [à] la régulation interne par laquelle se reproduit tel ou tel type de structures d’entreprises ou d’acteurs, et d’autre part, [à] la régulation de l’articulation de tel ou tel espace à l’économie globale. ». La problématique des espaces méso cherche donc à saisir « les tensions liées aux dynamiques historiques, sociales, économiques ou écologiques – au sein des dynamiques de l’accumulation capitaliste – [qui] génèrent des processus de différenciation sociales » (Lamarche et al., 2015). Il s’agit de saisir les processus de différenciation qui s’appuient sur l’autonomie relative des différents espaces où se déploient les organisations productives.

 

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