Portrait nouvelle chercheuse contractuelle au LEST : Elisa Klüger

Elisa Klüger, chercheuse en sociologie, rejoint le LEST en tant que postdoctorante et conduira l’étude « Comment les chercheurs exilés modifient-ils leur environnement d'accueil ? », sous la direction de Claire Bidart.

Les recherches d’Elisa portent sur les trajectoires professionnelles et les circulations internationales d’économistes et d’intellectuels Sud-Américains, avec une forte composante de développement méthodologique. Ainsi, ses recherches s’inscrivent dans l’axe 2 de recherche du LEST.

Sa thèse « Méritocratie des liens : genèse et reconfigurations de l'espace des économistes au Brésil », préparée à l’Université de São Paulo, est consacrée à l'étude des trajectoires de 250 économistes en transit entre le milieu académique, l'État et le secteur privé, ainsi qu'entre les espaces nationaux et internationaux. Elle utilise des analyses de réseaux pour représenter la structure de l'espace des économistes et montrer l’évolution de la polarisation entre les différentes écoles d’économie.

Entre 2017 et 2021, Elisa a été postdoctorante au Centre Brésilien D’Analyse et Planification (CEBRAP), institution interdisciplinaire de recherche à São Paulo. Son postdoctorat était dédié à l’étude de parcours d’économistes et sociologues brésiliens exilés au Chili entre 1964 et 1973, moment clé de la formation d’une pensée latino-américaine hétérodoxe sur l’économie et d’une sociologie comparative des pays de l’Amérique Latine.

Elisa a collaboré avec l’équipe du LEST engagée dans le projet ANR-VICO, préparant des codifications d’entretiens sur N-Vivo (février-mars 2022).  

À partir d’octobre 2022, Elisa conduit au LEST le projet de recherche Marie Skłodowska-Curie Actions (MSCA) intitulé « Comment les chercheurs exilés modifient-ils leur environnement d'accueil ? », sous la direction de Claire Bidart. Cette recherche vise à examiner la (ré)intégration académique des chercheurs exilés du Sud Global et à détecter les innovations qu'ils apportent à leurs sociétés d'accueil. Ce projet développera une méthodologie combinant des analyses de réseau, bibliométriques et biographiques, conçue pour permettre une cartographie systématique des échanges académiques entre les universitaires exilés et leurs pairs dans les pays de destination. Cette boîte à outils sera appliquée pour achever une étude socio-historique approfondie de l'exil des chercheurs brésiliens en France après le coup d'État militaire de 1964 et pour mettre en lumière les tendances et les défis contemporains liés à l'intégration des chercheurs exilés dans les sociétés d'accueil.