Aline Lechaume est professeure agrégée au Département des relations industrielles de l’Université Laval (Québec, Canada).
Ses recherches portent, depuis une vingtaine d’années, sur les politiques publiques, notamment d’immigration et d’emploi, ainsi que sur les parcours d’insertion socioprofessionnelle des personnes issues des diversités. Elle s’intéresse plus particulièrement aux parcours des personnes immigrantes (travailleurs temporaires, demandeurs d’asile, personnes à statut précaire) et des groupes marginalisés sur le marché du travail (jeunes, personnes en situation de handicap, NEEF) au prisme des inégalités sociales, des enjeux de précarité, de pauvreté et d’exclusion sociale.
Elle est membre de plusieurs chaires et équipes de recherche : Équipe de recherche en partenariat sur la diversité culturelle et l’immigration dans la région de Québec (EDIQ), Chaire de recherche du Canada sur les dynamiques migratoires mondiales (DYMIG), Chaire-réseau de recherche sur la jeunesse du Québec (CRJ), Réseau québécois en immigration, intégration et relations interculturelles (RQ3i), Chaire de recherche Relief en santé mentale, autogestion et travail (CRRSMAT).
Documentaire
Le Labyrinthe, film documentaire de 42 min.
Projet de recherche : chercheure principale, Aline Lechaume. Réalisation du documentaire : Clarissa Rebouças.Video file
Comment faire son chemin, se (re-)construire quand on doit avancer dans ce qui s’apparente souvent à un labyrinthe? Huit personnes immigrantes avec un statut précaire ou sans statut partagent la complexité de leur parcours dans la ville de Québec. Elles réfléchissent à des façons concrètes de faciliter leur vie, au-delà des obstacles du quotidien.
Le documentaire « Le Labyrinthe » résulte d’un processus de co-création réalisé au sein d’un projet de recherche participative et citoyenne. Ce projet a été subventionné par le programme Engagement du FRQ et mené par un duo de recherche composé d’Aline Lechaume, professeure au Département des relations industrielles de l’Université Laval et d’Arianne Leclerc, intervenante au Carrefour d’Action Interculturelle (CAI). Le projet de recherche s’est intéressé aux obstacles et aux facilitateurs dans l’accès aux ressources pour les personnes migrantes à statut précaire à Québec. Cet intérêt épouse ceux du CAI, organisme de la Ville de Québec, qui a pour mission de contribuer activement à l’intégration sociale et économique des personnes migrantes, quelle que soit leur situation migratoire. Ces personnes incluent les demandeurs d’asile, les étudiants internationaux, les travailleurs temporaires et les personnes sans statut, toutes caractérisées par une grande précarité et des obstacles à plusieurs niveaux (micro, méso et macro) dans l’accès aux services essentiels (santé, éducation, francisation, emploi, logement, etc.). Peu de recherches se penchent sur l’accès aux services de ce groupe hétérogène, dont les multiples réalités rendent difficile la connaissance fine de leurs besoins et l’identification des ressources communautaires et institutionnelles disponibles. Ainsi, les parcours complexes des personnes immigrantes à statut précaire ou sans statut sont souvent méconnus et invisibilisés, ne correspondant pas aux simplifications des catégories administratives d’immigration dans les médias et les statistiques.
Au fil du projet de recherche, huit ateliers collaboratifs ont été réalisés avec des participants ayant un statut migratoire précaire ou sans statut. En adoptant une approche participative, ces ateliers ont permis d’orienter et de nourrir le projet, abordant diverses thématiques, notamment les obstacles rencontrés dans différentes sphères de leur parcours et les pratiques pouvant faciliter leur quotidien à différents niveaux. Un espace favorable à la libre expression a permis aux participants de partager leur vécu, leurs parcours et leurs idées, y compris celle de réaliser un documentaire accessible à tous. L’idée d’un moyen-métrage, embrassant les principes de la sociologie filmique, a émergé au fil du processus de recherche, avec l’objectif de faire entendre la voix des personnes migrantes à statut précaire ou sans statut et de documenter leurs réalités souvent invisibilisées. La production de cette œuvre originale vise également à sensibiliser différents publics et à contribuer à la réflexion et au développement d’une société plus inclusive. Le documentaire présente des pistes de pratiques innovantes pour améliorer l’accessibilité aux services.
Les ateliers collaboratifs ont jalonné tout le processus de co-construction de ce projet, de l’idéation aux stratégies de diffusion, en passant par la scénarisation, le tournage et le montage. La réalisation a été confiée à Clarissa Rebouças, une réalisatrice sensible aux parcours de ces personnes. « Le Labyrinthe » est un documentaire poétique et engagé de 42 minutes qui donne une voix à huit personnes immigrantes à statut précaire ou sans statut résidant à Québec. À travers le partage de leurs expériences, elles réfléchissent à des moyens concrets de faciliter leur vie, au-delà des obstacles du quotidien.
