Thèse de Angélique Vuilmet

ED372 Sciences économiques et de gestion

Quels sont les apports de l'analyse du contenu et de la structure des représentations sociales pour améliorer les pratiques de GRH visant leur modification et ainsi la réduction des inégalités femmes/hommes ? Une étude de cas exemplaire

par Angélique Vuilmet

Sous la direction de Christophe Baret FEG

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Soutenue 
Financement : Ecole doctorale

Résumé

Malgré une amélioration substantielle de la condition des femmes dans les organisations depuis le milieu des années 1960 en France, force est de constater la persistance de phénomènes inégalitaires qui les handicapent dans leurs évolutions professionnelles. De nombreux travaux académiques en sociologie et en gestion des ressources désignent les représentations sociales (RS) ou l’un de leurs composants comme étant la source de ces inégalités, qu’elles justifient. C’est devant le constat que ces inégalités perdurent en dépit des préconisations de la littérature managériale pour les faire évoluer et de la présence d’un cadre légal se voulant de plus en plus coercitif que nous remettons en question ces dernières et notamment leur unité d’analyse, les stéréotypes. La question du construit social entourant les sexes, qui oppose deux groupes sociaux aux intérêts divergents étant par essence sociale, nous choisissons de mobiliser la théorie des représentations sociales de Moscovici et précisément son approche structurale théorisée par Abric. Selon ce dernier, une représentation sociale est une structure hiérarchisée, dont il convient d’étudier le contenu et la structure, puisque la place des éléments cognitifs, dont les stéréotypes font partie, leur confère un rôle précis dans la représentation. Aussi nous nous interrogeons sur les apports de l’analyse structurale des représentations sociales pour améliorer les pratiques de GRH visant leur modification et ainsi la réduction des inégalités. Pour ce faire, nous réalisons une étude de cas exemplaire, en termes de démarche égalité, afin d’étudier les mécanismes sous-jacents à l’origine de potentielles résistances causant la persistance des phénomènes susmentionnés. La pluri-méthodologie que nous mettons en place nous a permis de mettre en évidence les spécificités dans les représentations des différents groupes impliqués dans les évolutions de carrière des femmes cadres et ingénieures, plaidant en la faveur d’une approche sociologique de l’étude des RS. Par la mise en discussion de leur contenu par zone (noyau central, périphéries) avec la manière dont les mesures présentes dans les accords sont appliquées par les acteurs sur le terrain, nous analysons la pertinence de la démarche égalité de notre cas, en profondeur, ce que quoi nous basons nos préconisations managériales. Notamment la mise en place de formations spécifiques aux différents publiques en se basant sur nos résultats issus de l’approche sociologique de l’étude des RS, qui serviront par ailleurs, associés à une technique de changement comportemental, comme le préconisent Moliner et Guimelli, à travailler sur la question globale du surinvestissement qui défavorise particulièrement les femmes, plus impliquées dans la sphère domestique. En outre, l’ajout de dispositifs de contrôle des décisions managériales, nous semble indispensable. Le recours à la théorie du noyau central d’Abric, rarement utilisée en sciences de gestion, constitue au vu de nos résultats l’apport théorique majeur de notre travail de thèse, de même que la pluri-méthodologie que nous mobilisons, qui forme un modèle d’analyse utilisable par les universitaires comme par les praticiens afin de poursuivre ce travail pluridisciplinaire visant l’égalité professionnelle.